Que devons-nous aux morts ? La série de commémorations en relation avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale pose à nouveau la question du "devoir de mémoire". Religion laïque ou injonction au respect de l’histoire, la mémoire, comprise comme un enseignement pour le présent n’est jamais neutre.
« Qu’avons-nous promis à nos morts ? (...)Que le monde entier saurait ce que fut leur calvaire, que le monde entier reconnaîtrait en eux des martyrs et des héros, que nul ne toucherait à leur mémoire, que, nous vivants, les familles des morts et les rescapés eux-mêmes auraient dans leur nation la première place ». À ces lignes écrites en 1953 dans « Le Déporté » répondent en écho celles du philosophe Vladimir Jankélévitch dans le recueil de textes posthumes publiés en 1986 sous le titre « l’Imprescriptible » : « Dans l’universelle amnistie mora