La vie maçonnique est rarement un long fleuve tranquille. Combien de frères et de sœurs s’interrogent parfois sur leur engagement et son sens, mais aussi sur les obédiences et les loges auxquelles ils et elles appartiennent : sont-elles conformes à leurs attentes, à leur quête ? Alors, parfois les départs s’imposent, sous forme de démissions. Mais pour aller où ensuite et pour y faire quoi ? Plus rarement, ces départs sont entraînés par la radiation. Une sélection de quelques profils, du XIXe siècle à nos jours, permet-elle de comprendre ce phénomène, et d’en tirer des leçons ?
Autant commencer par un départ atypique, le plus atypique sans doute, celui de Louis Andrieux. Né en 1840 et décédé en 1931, il a eu une longue vie, et a multiplié les activités dont l’énumération pourrait presque donner le tournis : journaliste, avocat, procureur de la République, ambassadeur, conseiller général, député, sénateur… Il a aussi été le père adultérin du poète Louis Aragon et un franc-maçon du Grand Orient de France, initié en 1863 par la loge lyonnaise Le Parfait Silence, puis a exercé quelques responsabilités au sein de la maison C