Alors que la maçonnerie libanaise existe depuis la fin du XIXe siècle, vient de se créer à Beyrouth, il y a quelques mois, la première loge exclusivement féminine, sous les auspices de la Grande Loge Féminine de France. Dans un pays multiconfessionnel où les dix-huit religions reconnues régissent le statut personnel et où la famille clanique reste un pilier essentiel de la société, les femmes qui choisissent de rejoindre Tanit signent un acte émancipateur. Entretien avec Martine, l’une de ses pionnières.
Propos recueillis par Hélène Cuny
Hélène Cuny : Quelle est la genèse de la création de Tanit ?
Martine C. : Elle remonte il y a huit ans, au moment où le grand maître de la Grande loge des cèdres ayant pris connaissance du souhait de femmes d’être initiées s’est rapproché de son homologue de la Grande Loge Féminine de France pour lui demander s’il était possible d’ouvrir un chantier au Liban. L’objectif à terme étant de constituer une loge. Le projet a été confié à la Rose des vents, une loge de la GLFF, créée en 1978 et dont la vocation est