« Les personnes admises membres d’une Loge doivent être hommes de bien et loyaux, nés libres et d’âge mur et discret, ni esclaves, ni femmes, ni hommes immoraux et scandaleux, mais de bonne réputation. » Nous étions en 1723. La Grande Loge d’Angleterre, dite des Modernes, devenue Grande Loge unie d’Angleterre en 1813 après sa fusion avec la Grande Loge des Anciens a bien évolué en trois cents ans. Les « esclaves », une fois affranchis ont trouvé le chemin des temples, non en 1833, date de l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique, mais quinze ans plus tard, en 1848. Quant aux femmes elles sont admises dans des loges, oui, mais lesquelles ?
Ces évolutions ne sont pas tant dues à des conceptions maçonniques qu’au contexte historique. Avant Anderson, la question de l’initiation des femmes ne se posait pas. Les loges de métier, la compagnie des maçons de Londres, formaient des apprentis qualifiés, et ne se souciaient vraisemblablement pas de distinction de genre. Les maçons étaient généralement de sexe masculin, ce qui n’empêcha pas une femme, Mary Barister, d’être acceptée dans la Compagnie des Maçons de Londres en 1714. Un manuscrit de York de 1693 évoque « celui ou celle qui doit être