Libérale dès le Siècle des lumières, la franc-maçonnerie devient, sous la Restauration, le conservatoire des « principes de 1789 » puis, à partir des années 1860, le fer de lance des idées nouvelles. Plus sensibles que d’autres à la dimension symbolique, il était naturel que les francs-maçons s’intéressent à l’image de la République. Cette « Marianne » est l’œuvre du sculpteur franc-maçon Paul Lecreux (1826-1894) dit « Jacques France ». Elle est l’emblème par excellence du compagnonnage des Loges avec le parti républicain dans notre pays.
À l’origine, elle est une commande pour une ancienne et importante Loge de la Région parisienne : La Bonne Foi à Saint-Germain-en-Laye. C’est en janvier 1881 que le Frère Dambrinne, son Vénérable Maître, demande au Frère Paul Lecreux de réaliser un buste de l’effigie de la République pour une fête que la Loge organise le mois suivant. Après quelques hésitations, le sculpteur relève le défi et l’œuvre est solennellement présentée le 24 février 1881. Une délégation officielle du Grand Orient de France comptant trois membres du Conseil de l’Ordre