Si, bien sûr, les trois premiers grades n’en sont pas dépourvus, les hauts grades ont été l’un des vecteurs privilégiés de l’ésotérisme dans la franc-maçonnerie. Mais, une fois avancée cette appellation globale d’« ésotérisme », un examen plus approfondi des rituels montre que ceux-ci relèvent finalement de perspectives assez diverses. Le « passage du pont » du Chevalier d’Orient voile le thème hautement initiatique du franchissement du seuil. Le Chevalier de l’Aigle Noir (voir Franc-maçonnerie magazine n° 15, mars-avril 2012) relève la voie théurgique des néoplatoniciens. Quelques hauts grades semblent même mettre en œuvre un rituel de nature sacerdotale. C’est notamment le cas du pourtant très classique IIe Ordre du Rite Français, le « Grand Élu Écossais ».
Le rituel du IIe Ordre a été rédigé par le Grand Chapitre Général de France entre décembre 1784 et le début de l’année 1785. Fidèles à leur méthode, pour rédiger leur projet, les Frères du Grand Chapitre ont étudié un certain nombre de rituels d’Écossais alors pratiqués. Il s’agissait, en effet, selon les termes mêmes du programme établi en 1784, de fixer un grade qui comprenne : « l’Écossais, tous Écossais possibles, et ce qui y est relatif ». En d’autres mots, l’objectif était d’élaborer un texte synthétique qui intègre les élém