Les historiens maçonniques sont face à une question complexe, mais essentielle pour comprendre la formation des différents rites : la genèse des hauts grades. Après avoir longtemps considéré qu’ils étaient une « invention » française plus tardive, on sait aujourd’hui qu’ils sont apparus en Grande-Bretagne dans le sillage même de l’émergence de la franc-maçonnerie spéculative. L’Angleterre compte ainsi quelques loges de « Scot Masters » dans les années 1730. Le musée de la franc-maçonnerie conserve un bijou qui remonte probablement aux toutes premières années des grades « Écossais » en France.
À Paris, dès 1743 des « frères se présentent sous le titre de maitre écossois et revendiquent, dans certaines loges, des droits et privilèges... » En 1744, l’abbé Pérau nous révèle que les « Écossais […] ont quelque Secret particulier […] qu’ils le cachent aux Maitres mêmes de la Maçonnerie ». Les Statuts dressés par la RL St Jean de Jérusalem le 24 juin 1745 nous apprennent que – outre les trois grades symboliques d’Apprenti, Compagnon et Maître – le Maçon peut aspirer à quatre autres grades : Parfait, Irlandais, Maître Élu, Écossais.