Du Moyen Âge au XIXe siècle, l’héraldique – la « science des armoiries » – est une branche vigoureuse de l’iconographie européenne. De surcroît, elle n’est pas sans lien avec la question du symbole. On ne s’étonnera donc pas de la trouver assez présente dans l’histoire de la franc-maçonnerie. Au XVIIIe siècle, des loges prennent des armoiries comme emblèmes distinctifs et certains systèmes maçonniques, le Régime Écossais Rectifié par exemple, dotent les détenteurs de leurs hauts grades de blasons. Au XIXe, le romantisme et son goût « troubadour » suscitent la création d’une héraldique maçonnique néo-gothique des plus étonnantes.
On apprend encore à l’école que le XIXe siècle commence en 1815 et nous ne dirons donc rien – pour le moment ! – des armoiries maçonniques sous l’Empire… Dans une atmosphère culturelle qui n’est pas exempte d’arrière-pensées politiques, la Restauration voit s’épanouir le goût « troubadour » qui met en scène, dans une ambiance Walter Scott et « saint Louis sous son chêne », un Moyen Âge idéalisé qui n’a bien sûr jamais existé. Toujours marquée par les évolutions du « monde profane » qui l’entoure, la franc-maçonnerie est el