Tradition

Les plus beaux Temples Coup d’œil sur… Le Temple Beaudonnat de Clermont-Ferrand

La grande majorité des Temples français existants ont été rénovés à la Libération ou, le plus souvent, sont des créations datant des années suivantes, surtout à partir des années 1970. Ces rénovations et ces créations sont justifiées par l’augmentation du nombre des utilisateurs et par de nouvelles attentes rituelles et sociales des usagers qui se font jour. 

Ce vaste mouvement de réaménagement et d’expansion a été l’occasion pour de jeunes talents d’innover dans les domaines architecturaux et décoratifs. On oublie souvent que le décorum « traditionnel » que nous donnent à voir aujourd’hui de nombreux Temples est en fait assez récent, et combien les sites les plus anciens qui sont demeurés intacts — les plus nombreux étant ceux datant de la Troisième République — présentent des différences notables sur certains aspects et, plus généralement, donnent à voir moins de décors symboliques.

Dans le droit fil de ce constat général, l’aménagement du Temple principal du Grand Orient de France à Clermont-Ferrand, sur le site de la rue Villiet, est un témoignage du plus grand intérêt. C’est en outre une réussite esthétique. Il a été achevé en 1975, succédant à celui de la rue Couthon qui avait été utilisé depuis 1931. L’équipe de Maçons de la génération d’après-guerre qui a porté ce projet était menée par deux membres de la loge Les Enfants de Gergovie (l’Atelier historique de la Ville, créée en 1867) : l’architecte Fernand Carpentier (1919-1999) et l’artiste décorateur André Siramy (1920-2011).

La vision de ce Temple exprime parfaitement les influences et l’atmosphère d’il y a un demi-siècle, ce modernisme si caractéristique dans l’organisation de l’espace, le choix des matériaux, des formes et des couleurs, qui fait cohabiter le béton brut avec les objets et les décors émaillés, le mobilier d’époque, les lumières indirectes et des cohabitations douces de tons, notamment les bleus et les orangés. L’architecte, Fernand Carpentier, se revendiquait d’influences barcelonaises (Mies van der Rohe) et du Corbusier, influences que l’on peut en effet identifier dans les lignes et l’harmonie recherchée. André Siramy, quant à lui, se distinguera comme artiste contemporain. Il nous a laissé nombre d’œuvres et de dessins d’influences maçonniques. On retrouve ici parfaitement son style à l’Orient, où sont représentés la Lune, le Delta et le Soleil. Le traitement des colonnes J et B, et l’originalité des signes du zodiaque sont également à relever.

Lentement, face aux évolutions du décor des Temples en ce début de 21e siècle, aux nouvelles possibilités techniques dans le traitement de la lumière, à l’importance croissante de l’esthétique de l’Orient et de la Voûte étoilée, cette création « contemporaine » d’alors, devient déjà un témoignage historique.

 

Photos : Ronan Loaëc

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