Dans ma précédente chronique, j’avais évoqué l’emprunt que des compagnons scissionnaires avaient fait au rituel des Bons Cousins fendeurs vers 1835, avant de l’abandonner puis de revenir, comme presque tous les compagnonnages, au substantifique terreau maçonnique pour s’en nourrir. Si on ne sait pas ce qui amena ces fameux « Indiens » (charpentiers du Devoir de Liberté) à abandonner aussi vite la belle thématique forestière, c’est sans aucun doute la richesse des hauts grades maçonniques qui les aura retenus par ailleurs.
Car on sait que malgré un discours laissant à croire que leurs rites sont immuables depuis « l’Antiquité à Salomon », les compagnons d’antan ne se privaient pas d’enrichir en permanence leurs rituels afin de les rendre plus aptes à marquer fortement les esprits des jeunes récipiendaires. Le témoignage du compagnon tanneur Jules-Napoléon Bastard, vers la fin des années 1860, est à cet égard parfaitement représentatif de l’opinion de nombre de compagnons instruits : « Mais qu’avons-nous pour pouvoir instruire un homme ? Rien, nos écrits ne sont pas a