Un passage souvent cité des « Préalables » du Régulateur du Maçon de 1801 (ouvrage qui résulte des usages des loges françaises des années 1760) peut conduire à une interprétation maçonnique erronée : « § 3. On ne doit recevoir aucun homme professant un état vil et abject. Rarement on admettra un artisan, fût-il maître, surtout dans les endroits où les corporations et communautés ne sont pas établies. § 4. Jamais on n’admettra les ouvriers dénommés compagnons dans les arts et métiers. »
Nombre de commentateurs voient en effet dans ce quatrième paragraphe une interdiction visant les compagnons au sens de « compagnons du Tour de France ». C’est une lecture qui procède d’une méconnaissance profonde des organisations professionnelles sous l’Ancien Régime.
Il y a compagnon et compagnon…
Faisant suite à la mention des maîtres des corporations et communautés de métier, le terme de « compagnon » désigne tout simplement ici l’ensemble des ouvriers qui ne sont plus apprentis et pas encore maîtres. Et le rejet de cette catégorie résulte tout