Comme souvent, une certaine confusion règne dans l’esprit des francs-maçons quant au lien entre les marques gravées sur les pierres de nos monuments et le compagnonnage. Un attrait quelque peu exacerbé pour le mystère et les racines opératives tend à placer sur un même niveau toutes les variétés de marquage et à en proposer des lectures symboliques pour le moins exagérées. Au demeurant, les compagnons du Tour de France d’aujourd’hui ne sont pas les derniers à coller un peu vite une étiquette façon « compagnonnique » à ces marques pas si mystérieuses que cela. Quelques explications rationnelles s’imposent…
Le vocabulaire employé pour parler de ces marques est plus important qu’il y paraît, car il induit aisément des biais cognitifs. Ainsi, le terme savant de « marque de tâcheron », en lieu et place de « marque de tailleur de pierre » qui pourrait sembler en être synonyme, voire de « marque de compagnon », désigne commodément, de manière générale et sans préjugé de compétence, toutes les marques et signes laissés par les ouvriers sur les blocs d’un monument sans que l’on sache précisément quels étaient la qualification et le statut de ces artisans