Mage inspiré pour les uns, charlatan pour les autres, Cagliostro reste l’un des personnages emblématiques de la face cachée du Siècle des Lumières. L’histoire et la littérature ont surtout retenu ses talents de guérisseur et ses aventures romanesques, de l’« Affaire du collier de la reine » à sa disparition tragique dans les geôles de l’Inquisition à Rome. Reçu Maçon à Londres en 1777, il fonde en France un système de hauts grades – la « Haute Maçonnerie Égyptienne » – dont il est le « Grand Cophte ». Le 24 décembre 1784, il inaugure à Lyon la Mère-Loge du rite sous le titre distinctif de « La Sagesse Triomphante ». Penchons-nous sur ces curieux rituels dont subsistent quelques rares copies.
Comme souvent dans la Maçonnerie du XVIIIe siècle, les hauts grades sont présentés comme un complément qui révèle ce qui est caché dans les grades symboliques ou enseigne ce qui dépasse la Maçonnerie « commune ». Ils sont ainsi l’une des formes d’expression privilégiée des courants spiritualistes et ésotériques qui se développent au Siècle des Lumières. Le Rite de la Haute Maçonnerie Égyptienne de Cagliostro s’inscrit parfaitement dans ce modèle. Souvent les noms des hauts grades sont assez poétiques. Si le « Grand Cophte » est l’un des prem