Si l’on peut constater des traces de l’influence maçonnique sur les compagnonnages dès le XVIIIe siècle, c’est toutefois après 1789 que ce phénomène prendra une ampleur qui ira croissant durant les premières décennies du XIXe. Les raisons en sont multiples, le plus souvent passives – la franc-maçonnerie offrant au regard de tous par ses divulgations des modèles fascinants de rites, de légendes et d’iconographie symbolique –, quelquefois actives – des Maçons, compagnons ou non, souhaitant ardemment apporter de plus grandes lumières aux ouvriers.
La création de l’Union Compagnonnique en 1889 marque le point culminant de cette influence sur les compagnonnages. Résultant des idées pacifistes propagées par Agricol Perdiguier et de la fusion de sociétés de secours mutuels, notamment d’origine lyonnaise, cette société réunit des compagnons appartenant aux trois anciennes familles rituelles : « enfants » de Maître Jacques, du Père Soubise et de Salomon, dont les luttes ensanglantèrent souvent les routes du Tour de France. Pour parer aux vieilles rancœurs entre les rites à réunir, les fondateurs, dont