Nombre de lecteurs savent que chez les charpentiers les compagnons étaient divisés en deux sociétés rivales : d’un côté, les compagnons passants charpentiers du Devoir, également appelés « les enfants du Père Soubise » ou les « Bons Drilles » ; de l’autre, les compagnons charpentiers du Devoir de Liberté, également appelés « les enfants de Salomon » ou les « Indiens ». Ces derniers seraient nés d’une scission ayant eu lieu en 1804 à Paris, mais c’est seulement vers 1835 que ces « renards de Liberté », comme les qualifie Perdiguier en 1841, commencèrent réellement à s’organiser.
Si l’on a souvent pointé du doigt le fait que les « Indiens » étaient très influencés par la franc-maçonnerie (ce sera l’objet d’un prochain article), il serait faux de penser que se réclamant comme fondateur d’un moine bénédictin du XIIe ou du XVe siècle (selon les légendes), les enfants du Père Soubise auraient fait preuve d’un tel catholicisme qu’ils se seraient tenus loin de toute influence maçonnique. En réalité, durant tout le XIXe siècle, nombre de compagnons passants charpentiers ont également appartenu à la franc-maçonnerie et ont ac