Nous avons vu dans le précédent numéro un exemple de l’antimaçonnisme compagnonnique datant des années 1890. Cette lutte entre le clan des sociétés « restées fidèles au Devoir », regroupées sous la bannière des « Chevaliers de l’ordre de Maître Jacques et du Père Soubise », et celui de l’Union Compagnonnique des Devoirs Unis (se réclamant, en plus, du roi Salomon) alliée aux quelques sociétés du Devoir de Liberté, restera plus ou moins vive durant l’entre-deux-guerres.
C’est à la suite du Front Populaire que certains milieux se préoccupèrent de lutter contre la montée des idées « bolcheviques » dans les milieux ouvriers, y voyant incontestablement la main de la franc-maçonnerie. De fait, le compagnonnage leur apparaissait comme un vecteur idéal pour cette action, du fait de l’attachement d’une partie des compagnons aux valeurs traditionnelles, mais aussi, justement, du fait de la supposée mainmise de la franc-maçonnerie sur une autre partie.
C’est dans ce contexte antimaçonnique bien connu qu’entre en scène Jean Ber