Fondés par des francs-maçons déistes sinon agnostiques, les États-Unis d’Amérique ont dès l’origine placé la liberté de conscience et la neutralité religieuse de l’état au centre de leurs valeurs. Pourtant dans un pays qui se vit comme une « nouvelle Jérusalem » la religiosité est omniprésente et le communautarisme une sorte d’art de vivre. Une sensibilité que nous avons bien du mal à comprendre, mais qui n’est pas sans conséquence sur l’évolution politique de la vieille Europe.
Une réalité politique de premier plan caractérise les États-Unis d’Amérique : depuis son indépendance en 1776, ce pays, né comme la France d’une révolution, a connu une remarquable stabilité politique malgré l’épisode désastreux de la guerre de Sécession. À la fois démocratie et république, les États-Unis non seulement n’ont jamais changé de régime, mais ont au fil du temps conforté la prééminence du droit sur les errements de la politique tout en maintenant intact le principe de séparation des pouvoirs cher à un Montesquieu, inspirateur des