Depuis quinze ans, l’afflux des réfugiés que le Royaume-Uni refuse d’accueillir crée à Calais une situation dramatique pour les migrants comme pour les habitants du secteur. Une véritable honte pour la République, incapable jusqu’à ce jour de résoudre une crise humanitaire qui interpelle les francs-maçons et tous les défenseurs des droits et de la dignité humains.
C’est une lande, presqu’une toundra sous le plafond gris d’un ciel de novembre. Des vagues multicolores de toiles en plastique, d’ordures, de lambeaux de vie, de haillons, d’où émergent ça et là les vilaines carcasses d’arbres décharnés. Et partout la boue, les flaques, et la puanteur des cabines que certains osent appeler « sanitaires ». Nous ne sommes ni dans un camp de réfugiés à la frontière syro-libanaise – bien mieux organisé selon un bénévole de l’ONG ACTED – ni dans un bidonville de Lima ou de New-Dehli. Et encore moins sur un champ