René Guénon (1886-1951) a entretenu avec la franc-maçonnerie une relation aussi riche que compliquée. Initié, mais peu actif en loge, marqué par l’influence hindouiste, converti à l’islam et membre d’une confrérie soufie, il verra dans la maçonnerie un moteur de rénovation spirituelle, propageant une vision traditionaliste de l’ordre.
Le jugement sévère porté sur l’Occident de l’immédiat après-guerre dans Orient et Occident (1924) et La crise du monde moderne (1926) fut tristement confirmé par les faits, objets du constat du Règne de la quantité et les signes des temps (1945) ; l’état du monde contemporain ne le dément pas. Deux institutions traditionnelles échappaient, selon René Guénon, au désastre intellectuel et spirituel : la Franc-Maçonnerie et l’Église catholique, épine dorsale, chacune dans leur domaine, de l’univers mental des Européens. À la première revenait le