Les quatre éléments, le feu, l’air, la terre et l’eau dans l’ordre que leur assigna Aristote en partant du plus subtil, remontent à l’antiquité grecque : Empédocle les avait postulés comme étant les composants fondamentaux de tous les corps dont les caractéristiques dépendaient du mélange respectif de leurs composants. Aristote leur en ajoute un cinquième, l’éther (la « quintessence »), supposé baigner l’univers comme une vapeur tellement subtile qu’elle en reste invisible et impalpable, et dont nous ne nous débarrasserons vraiment qu’au XXe siècle avec la Relativité d’Einstein. Les quatre autres « éléments » perdront leur statut de composants fondamentaux dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle avec les travaux de Lavoisier qui parviendra à séparer, identifier et peser les deux constituants principaux de l’air, l’oxygène et l’azote (ainsi nommé du grec, car il ne permet pas la vie).
Avec Lavoisier, qui montre du même coup que la combustion est due à l’oxygène et non à un hypothétique « phlogistique », l’alchimie va rapidement perdre son statut au profit de la chimie moderne. Mais on n’interrompt pas aussi aisément une rêverie fondée sur des sentiments profondément enfouis dans l’inconscient, engendrés par les expériences originelles de l’enfant découvrant le monde qui l’entoure, comme l’a si bien montré Bachelard dans son étude des éléments… (1)
Amateur d’opéra devant l’éternel, je connaissais par cœur la Flûte enchantée de Mozart bien avant d’être initié. Et son caractère maçonnique, systématiquement souligné dans tous les programmes de toutes les maisons d’opéra du monde, ne m’avait évidemment pas échappé. Je n’avais volontairement rien lu de précis sur l’initiation maçonnique pour préserver la fraîcheur de la découverte et ne pas risquer de succomber à des idées préconçues, mais je suis tout de même arrivé le grand soir avec l’impression d’être rien moins que Tamino.