Lorsque l’Armée rouge met la main sur les archives maçonniques spoliées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, elle va considérer cela comme un trésor de guerre, bien vite enfoui. Tous les documents ne prendront pas le chemin de Moscou. L’Union Soviétique est alors un ensemble de républiques sous la tutelle de la Russie et une partie des archives sera expédiée à Minsk, en Biélorussie. Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne à l’université de Nice Sophia Antipolis s’est rendu dans la capitale biélorusse. Ce qu’il y a découvert : une pépite pour la mémoire maçonnique.
Propos recueillis par Hélène Cuny
Hélène Cuny : Pourquoi les archives sont-elles envoyées à Minsk ?
Pierre-Yves Beaurepaire : On peut véritablement parler de tribut de guerre. Cela ne touche pas spécifiquement les archives maçonniques, mais l’ensemble des documents ; il y eut par exemple des bibliothèques entières de riches familles juives dont le contenu a été disséminé dans le bloc soviétique. Depuis Staline, les dirigeants qui se sont succédé ont eu tendance à considérer qu’ils pouvaient faire un peu ce qu’ils voulaient avec le territoir