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Une rentrée à l’université maçonnique

Dès le mois d’octobre, alors que certains iront fréquenter les bancs de l’université classique, d’autres, peut-être vous, iront à l’académie ou à l’université maçonnique. Point d’évaluation ou de diplômes ici. Simplement une promotion de la culture, dans le respect de pluralité des obédiences. C’est le crédo de Jean-Bernard Lévy l’un des initiateurs du projet. 

Propos recueillis par Leslie Baumann

 

Leslie Baumann : D’où vient l’initiative d’une académie maçonnique ?

Jean-Bernard Lévy : L’idée a germé il y a maintenant un peu plus de 8 ans, autour de Michaël Segall et de quelques amis. La formation en loge reposant essentiellement sur le symbolisme des outils et sur les rituels, nous faisions le constat d’un certain manque de culture en loge, tant du point de vue éthique, historique ou philosophique. Notre projet a été de créer un organisme indépendant des obédiences nous permettant de réunir hommes et femmes dans un contexte purement intellectuel, donc dégagé de la dimension initiatique. Après des débuts un peu chaotiques – nos premières réunions se sont déroulées dans des salles de restaurant –, l’académie maçonnique s’est finalement montée en 2011. Bien qu’indépendants, nous recevons le soutien appuyé des différents Suprêmes conseils. Aujourd’hui, c’est près d’une centaine de participants qui nous rejoignent une fois par mois lors de nos conférences, réservées pour l’académie aux maçons ayant le grade de maître. L’académie se déploie en région et pour la saison 2017/2018 nous prévoyons d’organiser une journée thématique à Nice, Toulouse, Strasbourg, Nîmes et Montpellier.

 

LB : Quelles différences faites-vous entre l’académie et l’université ?

JBL : Forts du succès de l’académie, nous avons lancé en 2014 l’université maçonnique, accessible à tous les maçons dès le grade d’apprenti. Le principe est simple : inviter deux conférenciers, l’un profane l’autre maçon et leur proposer de traiter un thème chacun sous un angle différent. Le cru 2017/2018 s’annonce particulièrement savoureux, je vous en livre quelques notes : nous aurons le plaisir de recevoir Catherine Kintzler et Henri Pena Ruiz  qui nous parlerons émancipation et religion* ; Franck Ferrand et Louis Trébuchet dans une approche historique de la maçonnerie ; Grishka Bogdanov et Patrice Hernu sur le Grand architecte. D’autres encore viendront nous rejoindre… Comme vous pouvez le constater nous attachons de l’importance à la variété des sujets.

 

LB : Avez-vous d’autres projets ?

JBL : En complément de l’académie et de l’université, nous allons proposer dès le mois d’octobre des cessions de cours thématiques dont l’objet sera d’approfondir une notion. Céline Bryon-Portet, professeure de philosophie sera la première à inaugurer ces cours avec un cycle de huit conférences sur les mythes. Notre liste de participants s’allonge déjà, preuve d’une certaine attente de la part des maçons. Cela ne fait que renforcer l’une de mes convictions profondes. L’ignorance est sans doute le pire des maux. L’histoire en témoigne : tous les systèmes totalitaires reposent sur l’éradication de la connaissance. Or c’est parce que l’on sait que l’on peut éviter des erreurs et des jugements hâtifs. C’est pourquoi nous devons promouvoir le savoir et la connaissance. Tous les projets que nous menons reposent sur cette idée phare.

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