La non-mixité qui est de très loin la règle dans le paysage maçonnique mondial est-elle le signe d’un indécrottable conservatisme ou marque-t-elle la volonté de certains frères et sœurs de conserver une spécificité plus proche de ce qu’ils considèrent être la Tradition ? Pour le savoir, nous avons interrogé des maçons et des maçonnes de tous rites et de toutes obédience. S’il ressort de ces témoignages que mixité ou non-mixité ne semblent pas déterminer la qualité du travail maçonnique, ils laissent transparaître une gêne quand on aborde la question de la sexualité, pourtant essentielle à la construction comme à la connaissance de soi.
C’est en 2010, au convent de Vichy, que le Grand Orient de France avait adopté un vœu laissant à ses loges qui le souhaitaient la liberté d’initier des femmes ou d’affilier des sœurs, vœu demeuré valable malgré plusieurs tentatives juridiques infructueuses de le faire annuler. Ainsi, après 280 ans d’existence, la principale obédience maçonnique française opérait une transition historique, d’une importance comparable à celle qui avait amené la militante transgenre Olivia Chaumont à venir au convent plaider la cause des femmes dans l’obédience. Câ