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Relation au citoyen, une affaire de liberté et de fraternité

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Commentateurs, experts et autres pythies vont et viennent sur les plateaux de télé pour déplorer les fractures sociales, les inégalités galopantes, les dangers climatiques ou encore l’effondrement éducatif. Beaucoup de francs-maçons leur emboîtent sinon la pensée du moins le pas pour faire chorus de cette société qui, vraiment, « fout le camp » ! Le délitement est à la mode. Les constructeurs baisseraient-ils les bras ? Les Frères et Sœurs se réfugieraient-ils dans un passé imaginé radieux ? Telles sont les interpellations que lancent FM&S en choisissant un thème presque anodin pour l’année 2019-2020 : Relation au citoyen et liberté. Thème en prolongement de celui qui a été travaillé tout au long de cette année « Civilisation numérique et humanisme ». 

 

La question centrale posée par ce thème est celle du lien entre les citoyens et leurs dirigeants dans la liberté proclamée dans la devise républicaine. A l’évidence le lien est distendu voire même rompu à l’aune d’un manque de confiance (réciproque) et d’une fermeture à l’autre dans un esprit qui ressemble plus à l’esprit de caste qu’à celui de l’unité, du moins est-ce ainsi ressenti par une majorité de Français. Les dernières enquêtes d’instituts comme Elabe ou Ipsos montrent clairement cette perte de confiance qui conduit à la perte de lien. L’effet pervers des réseaux sociaux entre « fake news » et « j’affirme » rend de plus en plus difficile l’expression de leaders d’opinion. A cela s’ajoutent la désertification des centres-villes, la disparition des lieux naturels de rencontres citoyennes, la chute vertigineuse d’adhésion aux partis et églises ainsi que la baisse de la lecture dans le temps long. Tout concourt à réduire la relation sociale. Tableau pessimiste qui laisse peu de place à toutes les initiatives et actions qui vont à l’encontre de la rupture de lien. Exemples : le service national universel, les collectifs, les plateformes de dons, le coworking ou encore les aides à domicile, autant de manifestations de liens sociaux, de solidarité et de liberté. 

Cette liberté chérie, fer de lance de la laïcité française : libre de penser, libre de dire, libre de croire ou de ne pas croire. Avec son corollaire de règles afin que la liberté de l’un ne devienne pas la prison de l’autre. Cette liberté ordonnée, n’est-ce pas la méthode de la franc-maçonnerie, de la belle règle du ternaire ? Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que cette liberté ordonnée est mise à mal par ce qui est désormais pudiquement nommé « incivilités » ou « manifestation libre ». Mise à mal également par l’ignorance feinte, au nom du redoutable « pas de problèmes », des menées de termites totalitaires au cœur de l’État et de toutes les institutions, de l’école comme de l’hôpital ou de quartiers dits « zones de non-droit ». En franc-maçonnerie nous connaissons la valeur de l’ordre et de la liberté, de la force et de la beauté. Là s’ouvre un chantier pour tous les francs-maçons : redonner force et vigueur à la liberté ordonnée. 

La relation au citoyen, en confiance, impose le respect de la liberté de chacun. Nous estimons que le lien qui unit chaque membre de la Nation n’est pas rompu, il est distendu ou, pour certains, tenu par un seul bout. Il nous appartient, tout au long de la prochaine année, de travailler à retisser le lien, à le rendre plus fort et plus efficace pour que revienne la joie dans les cœurs des citoyens. 

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