En ce début d’année 2011, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, la gestation pour autrui est au cœur des débats. Un acte éminemment symbolique renvoyant à nos convictions les plus profondes, et qui est, à l’heure actuelle interdit en France. Le débat organisé au siège de la fédération française du droit humain le 22 janvier dernier, et réunissant, entre autres des personnalités du monde médical, René Frydman et Israël Nisand, a permis sinon d’apporter un point de vue définitif, mais de confronter idées et réflexions pour une meilleure perception d’un sujet complexe qui touche l’humanité tout entière dans sa dimension éthique.
Qu’une femme porte un enfant qui n’est pas d’elle, en accouche, pour ensuite le donner à la mère génétique dite mère d’intention, constitue le principe de la gestation pour autrui. D’emblée, on comprend toute la difficulté de l’acceptation d’un tel acte qui a lui seul bouleverse une conception acceptée depuis la nuit des temps, à savoir que la femme qui donne vie à un enfant en est la mère. Comme l’a très justement souligné Philippe Gaudin, philosophe « du point de vue de notre héritage culturel et social, la question de la filiation est c