Sous la direction de François Durpaire
Éditions du Cherche midi
443 pages – 22 €
En ces temps, disons un peu… troublés, il pourrait paraître paradoxal de s’intéresser au bonheur. Et pourtant, il préoccupe les êtres humains depuis qu’ils sont sur terre, malgré les multiples aléas qu’ils ont subis et, bien sûr, ils le chercheront encore demain.
Une soixantaine d’historiens, philosophes ou sociologues ont uni leurs connaissances pour une réflexion autour de ce thème.
Dans un premier temps, ils plongent dans le passé, remontent à l’époque de Cro-Magnon, évoquent l’Égypte pharaonique, la Révolution française, et tant d’autres périodes jusqu’à aujourd’hui.
Ce livre nous offre aussi une approche contemporaine, par des textes thématiques. Deux d’entre eux méritent particulièrement d’être signalés : le premier sur le bonheur au travail, le second sur la distinction entre bonheur et plaisirs. La conclusion de cette somme est sans ambages : le bonheur est dans la tête.
Un livre à butiner sans retenue. Noël Delomel
Terra incognita. Une histoire de l’ignorance
De Alain Corbin
Éditions Albin Michel
282 pages – 21,90 €
Comment nos ancêtres voyaient le monde du milieu du XVIIIe siècle à l’aube du XXe siècle ? Que pensaient-ils des orages, des tremblements de terre ? Que savaient-ils du vent, de la structure interne de la terre ? Comment percevaient-ils notre planète ? Et, surtout, qu’en déduisaient-ils ? Quelles théories échafaudaient-ils ?
Autant de questions auxquelles s’intéresse le grand historien Alain Corbin, spécialiste des mentalités et des sensibilités, dans son nouveau livre sous-titré « Une histoire de l’ignorance »…
On aurait tort de se gausser aujourd’hui des erreurs dans les analyses et commentaires savants des chercheurs ou scientifiques du passé : leurs travaux étaient le reflet des savoirs à un moment donné, ils « bricolaient » comme ils pouvaient, parfois avec génie bien sûr. Il reste que l’Homme a toujours voulu comprendre.
Cette étonnante et belle plongée dans les archives et les livres anciens nous incite à l’humilité devant l’ampleur de ce qui reste à découvrir, et ne peut que nous interroger : que diront dans un siècle ou plus nos descendants quand ils se pencheront sur ce qui nous apparait aujourd’hui comme des certitudes ? Noël Delomel