Les musées maçonniques conservent de nombreux – et parfois très beaux – tabliers anciens qui comptent parmi les fleurons du patrimoine de l’Ordre. Cependant, comme pour beaucoup d’objets maçonniques, il est finalement assez difficile de les dater avec certitude. Bien sûr, pour peu que le tablier ait un aspect artisanal et un peu de patine, les notices affirment souvent avec autorité « tablier du XVIIIe siècle ». Mais on est en droit de mettre en doute beaucoup de ces datations avantageuses. Cela souligne le grand intérêt de deux pièces acquises récemment par le Musée de la franc-maçonnerie. Des tabliers qui peuvent, avec une grande fiabilité, être datés du milieu des années 1760.
Le tablier que porte tout franc-maçon en Loge est l’un des héritages les plus visibles de la maçonnerie de métier. Dans un contexte professionnel, avec les gants, le tablier assure la protection du maçon contre les éclats, le tranchant des arêtes ou les frottements qu’entraînent la manipulation ou la taille de la pierre. Il est alors constitué d’une grande pièce de cuir souple et protectrice. La Maçonnerie spéculative qui se forme au cours du XVIIe siècle et dans le premier tiers du XVIIIe conserve les attributs et les emblèmes du métier, mais leur assi