Évoquant l’espéranto, le frère Léon Bollack note en avril 1903 dans la revue L’Acacia : « Il y a là le plus bel effort du génie de notre noble espèce : la foi en la création d’un idiome logique rationnel, clef de voûte du Temple de la Concorde, où viendra se reposer l’Humanité, lasse des luttes fratricides. » Il place la barre très haut, et relie cette langue internationale aux fondamentaux de la franc-maçonnerie. Ses adeptes et leurs obédiences ont-ils partagé son point de vue ?
L’engagement espérantiste des francs-maçons est d’abord individuel. Une étape décisive est franchie en août 1905 à Boulogne-sur-Mer, à l’occasion du premier congrès international des espérantistes. Revenant sur cette rencontre au convent de septembre du Grand Orient de France, un des participants raconte : « Un beau jour, une petite affiche a été apposée dans un couloir du local du congrès invitant tous les catholiques espérantistes à se grouper et à se fédérer internationalement. Immédiatement a suivi une autre petite affiche invitant tous les fra