La lutte contre la franc-maçonnerie en France pendant la Seconde Guerre mondiale prend plusieurs formes. Les uns s’attaquent à l’histoire de la Maçonnerie, récente ou pas, pour démontrer son influence pernicieuse sur la société ; les autres établissent des fiches des francs-maçons, morts ou vivants ; d’autres publient des livres et des revues, organisent des expositions ou se lancent dans le cinéma, avec en 1943 le film Forces occultes. Tous, il faut le savoir, sont liés les uns aux autres, et travaillent main dans la main.
Il y a plus, bien sûr : des opérations de basse police, pour aider Vichy dans sa chasse des francs-maçons. Cette besogne est menée à bien par le Service spécial des associations dissoutes, dirigé par Georges Moerschel, un Français, qui plus est policier. Les archives du Grand Orient ont conservé les dossiers constitués à cette époque. Ils sont révélateurs du travail effectué au quotidien, sans état d’âme.
Pour chaque personne interrogée (qu’il s’agisse d’anciens parlementaires, ou de citoyens plus ordinaires), on y trouve le procès-verbal dûment