Parmi les métiers d’art, un particulièrement méticuleux, qui demande maîtrise et concentration, est celui de doreur. Que ce soit sur métaux, bois, porcelaine ou cuir, nombre de francs-maçons s’y sont adonnés. Et cela très tôt, en témoigne en 1737 le premier livre maçonnique en français, les Chansons notées par J.-C. Naudot dont l’édition de 1744 sera offerte au comte de Clermont avec une reliure somptueuse ornée de ses armes et de symboles de l’Ordre. Aussi avons-nous voulu en savoir plus sur la dorure, auprès de Pascale Thérond et Michel Vatonne qui ont exercé à la Bibliothèque nationale de France avant d’ouvrir, en 1989, leur propre atelier, La Feuille d’or, à Paris.
De nos jours, la spécialisation de doreur sur cuir est peu répandue, à peine six en France, et leur activité se partage entre la bibliophilie et la restauration. La dorure a été très tôt employée pour enrichir une reliure qui protège le contenu d’un écrit, jusqu’à parfois devenir elle-même un objet d’art. Jusqu’au Moyen Âge, les ouvrages étaient conservés à plat et c’est pour cela que seules les tranches des manuscrits étaient dorées. Quand les livres se sont multipliés et qu’il a fallu les ranger à la verticale, la « pièce de titre » au