Si la Grande Loge Unie d’Angleterre fait figure de « mère de toutes les loges » pour l’immense majorité des francs-maçons dans le monde, son organisation, ses traditions, ses rituels comme sa place dans la société britannique sont très largement méconnus de ce côté-ci de la Manche. On ne mesure pas, notamment, le degré d’hostilité qui prévaut au pays de Shakespeare à l’égard d’une institution jugée rétrograde, ultraconservatrice et, pour certains, « blasphématoire ». De sorte que les quelques loges françaises installées à Londres y font figure de « diables dans le bénitier » d’une « régularité » maçonnique de moins en moins en phase avec la société britannique.
« On ne comprend rien à la franc-maçonnerie anglaise si l’on cherche à y retrouver les repères auxquels ont est habitué en France. » Pour l’historien Yves Hivert-Messeca, la franc-maçonnerie britannique est un « truc anglais » aussi étranger aux mœurs maçonniques continentales que les cuisses de grenouilles peuvent l’être à la gastronomie d’outre-Manche.
En voici quelques exemples : dans un pays où il n’existe pas de constitution écrite, mais un ensemble de lois, de traditions et de jurisprudences dont certaines remontent au Moyen Âge, les ritu