Fils de notable, originaire du Périgord, je suis né dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle en Dordogne.
Mon père est médecin. Après avoir achevé mes études secondaires, je suis bachelier, puis j’obtiens une licence en droit civil et canon à l’université de Poitiers. À l’âge de dix-huit ans, je suis admis dans la compagnie de la garde de Louis XVI. Mon unique fait d’armes est la défense du château de Versailles attaqué par le peuple de Paris en 1789, où, garde du corps, je faillis être tué avec mon cheval. Après une brève carrière militaire qui s’achève lorsque la Révolution éclate, je me retire dans le domaine familial de Grateloup où j’attends la fin de la tourmente révolutionnaire. C’est à cette époque que je me marie et deviens père de trois enfants. Je deviens veuf très tôt. En 1795, je suis avocat à Bergerac puis député au Conseil des Cinq-Cents. Sous l’Empire, je poursuis une carrière civile et deviens sous-préfet de Bergerac. En 1810, je suis désigné par le Sénat pour siéger au Corps législatif. J’occupe cette fonction de 1812 à 1814. Cette même année, je suis anobli et deviens officier de la Légion d’honneur. Durant les Cent-Jours, je suis inquiété. En 1816, je suis battu à la Chambre des députés. J’achève ma carrière comme conseiller d’État sous la Restauration et président du Collège électoral de la Dordogne. Un an plus tard, je retrouve mon siège de député. En 1805, je suis couronné par l’Institut de France pour le développement de ma conception de l’influence de l’habitude sur la faculté de penser. Peu après, en 1807, je reçois un accessit de l’Académie de Berlin pour mon essai sur l’apperception immédiate puis l’Académie de Copenhague récompense mes travaux sur les rapports entre la physique et la morale. Je rédige mon journal intime à partir de 1792. Il se présente sous la forme d’un dialogue avec moi-même au cours de 1300 pages dans un style confidentiel qui présente l’histoire de ma pensée et de mes sentiments. J’ai toujours été motivé par la compréhension du monde fondée sur l’observation de soi et de la vie. J’y dépeins l’itinéraire spirituel d’une âme tourmentée qui s’achemine vers une conversion divine. Grand voyageur, je parcours l’Europe. Je m’intéresse aux sciences, aux lois de la physique et de l’optique. Je suis fondateur et président de la société médicale de Bergerac, philosophe, mais aussi musicien. Je joue du violon et de la harpe. Dans mes recherches philosophiques, j’ai toujours relié la politique à la morale et la morale à l’anthropologie. Mon journal intime est précurseur de l’intérêt porté aux écrits qui retracent un itinéraire spirituel et seront particulièrement en vogue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. J’attire l’attention sur la distinction qu’il convient de faire entre l’exotérisme et de l’ésotérisme. Mon étude attentive de la nature me conduit à une analyse introspective de la conscience. Je serai considéré comme le plus spiritualiste des philosophes de mon temps et un précurseur de la psychologie. La plupart de mes œuvres paraîtront après ma mort, publiées par Victor Cousin. Cela explique que mon œuvre est peu connue de mes contemporains. Mais, depuis, je sers de maître à penser à ceux qui cherchent à réconcilier la psychologie et la spiritualité, tant en philosophie qu’en littérature. Initié en franc-maçonnerie au Grand Orient de France, je deviens Vénérable de ma loge mère La Fidélité à Bergerac. Je suis également membre de la loge L’Héroïsme à l’Orient de Beauvais. La maçonnerie véhicule pour moi une connaissance de type philosophique et sapiential. Cette sagesse se réfère au dualisme moteur de l’ensemble de la création. À partir de 1820 et jusqu’à mon passage à l’Orient éternel, je suis Grand Officier d’honneur du Grand Orient de France. Je meurs à l’âge de 58 ans. Une tenue funèbre est organisée en ma mémoire par l’obédience. Un boulevard porte mon nom à Bergerac.
Solution du maçon mystère du n° 91
Il s’agissait de Léon Michel Gambetta, né le 2 avril 1838 à Cahors, décédé le 31 décembre 1882 à Ville-d’Avray.
