Dans la mesure où il est encore lu, Albert Lantoine (1869-1949) est cantonné à ses travaux sur la franc-maçonnerie. Pourtant, il a aussi été poète, romancier, critique littéraire. Franc-maçon, il a été membre de la Grande Loge de France, après avoir appartenu au Droit Humain, la première obédience mixte au monde, créée en 1893… ce qui ne l’a pas empêché de renier ensuite ses engagements féministes. Il a publié de nombreux écrits, mettant en avant une maçonnerie traditionnelle, qu’il voulait dégagée des contingences du monde profane. « Qui aime bien châtie bien », dit le poème. Albert Lantoine a bien aimé la franc-maçonnerie ! Plongée dans la vie de ce personnage étonnant que des frères de la Grande Loge de France entendent honorer depuis 2018 après avoir constitué une loge portant son nom.
Plusieurs vies, donc, pour cet homme, autour de deux axes principaux : la poésie et la franc-maçonnerie. Avec un point commun, un lien… l’écriture. Et une constante : il ne s’est jamais préoccupé de faire carrière, de laisser sa marque, de penser à une quelconque postérité. Serait-il possible de périodiser ? Sans risque de se tromper, on peut être d’avis qu’il y a un avant et un après la Première Guerre mondiale.
Tout commence pour lui à Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais, où il naît le 31 janvier 1869, dans une famille de la bonne bourgeoisie local