Retrouvons le jeune Mozart accompagné par son père Léopold là où nous les avons laissés, dans les ruelles pittoresques du centre de Naples. Les deux voyageurs avaient atteint cette ville majestueusement dominée par la silhouette du Vésuve, après six mois d’une traversée de la péninsule italienne ponctuée de concerts, de rencontres décisives, d’ambitieuses commandes et de découvertes tant esthétiques que musicales.
Comme souvent depuis leur départ de Salzburg, le compositeur âgé de 14 ans est invité à donner un concert devant la cour le 28 mai 1770. Sidérés par son talent, certains spectateurs superstitieux commencent par expliquer le prodige musical par la présence d’une bague magique portée à l’auriculaire avant de se résoudre à l’évidence de sa virtuosité naturelle. Quelques jours plus tard, Mozart assiste à la première d’Armida abbandonata, un opéra du compositeur napolitain Niccolò Jommelli (1714-1774) qu’il jugera « trop raisonnable et trop archaïqu