Alors que se profile l’échéance des élections présidentielles dans un contexte de crise et de grande incertitude, les francs-maçons, comme à l’heure habitude, parlent beaucoup. Mais en dehors d’une petite minorité d’activistes qui justifient leurs convictions politiques au nom de leur engagement maçonnique, bien rares, sont les frères, ou les sœurs pour qui le vote est l’expression directe d’un choix philosophique. Et si l’opposition aux idées racistes et d’extrême droite semblait être le plus petit dénominateur commun des francs-maçons par delà le classique clivage droite-gauche, de petites fissures, et parfois de larges brèches sont depuis longtemps décelables dans ce mur du refus.
Dépucelage maçonnique
L’histoire date, mais elle est révélatrice des rapports que les francs-maçons peuvent parfois entretenir avec la politique : « Au printemps 1981, raconte un membre du Grand Orient de France, je venais juste d’être initié dans une ville du Sud-ouest. Jeune apprenti, j’étais plein d’illusions sur la hauteur de vue des francs-maçons. Grande fut donc ma surprise lors de ma deuxième tenue quand le vénérable clôtura les travaux sitôt ouverts pour permettre aux frères d’assister au meeting de campagne que François Mitterrand tena