Début XIXe siècle : la franc-maçonnerie française passe progressivement de la simple philanthropie à la nécessité d’organiser le bonheur collectif. Juin 1844 : on trouve ces mots dans une revue maçonnique, La Fraternité… « Les devoirs de la maçonnerie n’ont pas pour limites l’étroite enceinte d’une loge : ils embrassent, dans leur universalité, les intérêts du genre humain tout entier. » Fin XIXe et début XXe : la franc-maçonnerie dans son ensemble introduit dans sa réflexion, et même son action, les mots de réforme et de révolution. Travailler à l’amélioration matérielle de l’humanité est désormais son mot d’ordre. Et aujourd’hui ?
Réforme ou révolution, mais pourquoi pas réforme et révolution ? La franc-maçonnerie n’évacue pas ce débat qui concerne l’ensemble de la société. On peut l’ouvrir par deux citations.
La première est de l’historien Maurice Agulhon. Dans une interview accordée en juin 1998 à la revue du Grand Orient de France Humanisme, il a déclaré : « […] Pour la majorité des gens, surtout depuis 1989, c’est “réforme” le mot sympathique et “révolution” le mot un peu redouté. » Depuis la chute du Mur de Berlin, le mot révolution a pris un coup de vi