Camus : un humanisme athée ou l’homme libéré de Dieu

 

Absurde, la vie des hommes ? A dresser le bilan incohérent d’une histoire aux ressacs tragiques, on pourrait le croire. Construire puis détruire, soigner les blessés et enterrer les morts puis refaire la guerre pour blesser et tuer à nouveau, produire la richesse puis constater que de nouveaux pauvres viennent côtoyer l’opulence…Absurde. L’idée première de la religion étant que sans dieu, la vie n’a pas de sens, Albert Camus (1913-1960) prend au mot l’absurdité supposée de la vie de l’homme et en renverse la signification. Il redresse l’homme courbé sur son rocher (Sisyphe), qui devient ainsi maître de son destin.

 

La contradiction de la théologie

Shakespeare voyait dans l’histoire le récit d’un idiot, sans queue ni tête, dépourvu de sens. (MacBeth, Acte 5 scène 5). Pascal enfonce le clou, dans une perspective religieuse attachée à souligner la faiblesse de l’homme, même si par la pensée le roseau humain a quelque grandeur. « Misère de l’homme sans Dieu » : on sait que les Pensées déclinent à loisir cette conception. La « part maudite » de l’Humanité hante les cimetières et les hôpitaux. Les fléaux naturels eux-mêmes sont sanction divine : du délu

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