Pour Alain Juillet, « la Grande Loge Nationale Française est irréformable en l’état », ajoutant « il est temps de tourner la page ». La multiplication de procédures administratives et judiciaires coûteuses et jusqu’à ce jour inefficaces, la mainmise sur la GLNF par « des dignitaires qui ne votent que pour protéger leurs titres » ont été les moteurs de la création de la GLAMF qui doit à terme pour Alain Juillet devenir la nouvelle obédience représentant la maçonnerie dite « régulière » en France. A peine née la GLAMF suscite déjà des questions, en particulier au sujet de ses statuts qui prévoient de donner aux loges leur souveraineté, un peu sur le modèle du Grand Orient de France, ce à quoi les maçons de la GLNF sont peu accoutumés. D’aucuns craignent également que la création de la GLAMF constitue plus un avantage pour François Stifani, qu’un frein : les opposants tous partis, il pourrait ainsi rester à la tête de la GLNF sans difficulté. Reste aussi que pour beaucoup de membres, qui ont passé vingt, trente ou quarante ans de maçonnerie à la GLNF, quitter leur obédience est un déchirement. Face à ces interrogations, le mouvement vers le changement semble pourtant bien en marche. Les mois prochains seront très révélateurs de l’attitude adoptée.