Eté 1968. Les chars du Pacte de Varsovie investissent Prague et découvrent, placardées par les insurgés sur les murs de la ville, des reproductions d’un tableau. Ce tableau, vous l’avez sous les yeux. Il s’agit de la Liberté guidant le peuple de Delacroix. Avec une retouche : Le remplacement du drapeau tricolore par le drapeau national tchèque. L’art au service de la cause des peuples…
Notons que le drapeau tricolore vient seulement d’être de nouveau autorisé par Louis-Philippe quand le peintre présente cette œuvre au public du Salon.
Rappelons le contexte. En 1830, après la victoire des libéraux, Charles X rédige quatre ordonnances qui rétablissent la censure, dissolvent la chambre, restreignent la loi électorale. Les Trois Glorieuses des 27, 28 et 29 juillet et leurs barricades sont la conséquence de cette atteinte à la liberté de la presse.
Des événements contemporains de la « Bataille d’Hernani » (en février de la même année) qui consacre l’avènement du Romantisme et de ses chefs de file, Delacroix en peinture, Hugo en littérature, Berlioz – qu’il exècre ! – en musiqu