Un cliché bien connu des agences touristiques décrit des destinations de rêve comme des « terres de contraste ». Lyon mérite bien ce qualificatif : ville provinciale aux rues étroites, mais carrefour européen; ville aux obscures traboules, mais ville lumière ; ville de bourgeoisie catholique, mais ville de révoltes prolétariennes et antireligieuses ; ville du rationalisme triomphant, mais qui « sentirait le soufre » dans ses messes noires, selon Huysmans .
La franc-maçonnerie française a toujours été le reflet de la société dans laquelle elle a vécu, et c’est ainsi qu’à l’instar de sa ville, on peut qualifier la maçonnerie lyonnaise, de « maçonnerie de contraste ».
Maçonnerie des Lumières, mouvement des mystères
Le premier à illustrer cette image contrastée fut Jean-Baptiste Willermoz, négociant en soierie, mais épris des mystères de l’au-delà. La franc-maçonnerie qu’illustra ce lyonnais dans sa ville était digne d’un carrefour européen, où se croisaient des frères italiens, suisses, autrichiens, allemands... parfois affiliés à des loges locales : c’est dans l’une d’elles qu’aurait été initié en 1750, selon ses Mémoires, le « chevalier de Seingalt », alias Giacomo Casanova.
Imprégnée d