La Maçonnerie anglo-saxonne connaît, dès le XVIIIe siècle et jusqu’à nos jours, un grade très populaire parmi les Maçons. Son nom est sans ambiguïté puisqu’il s’agit du « Knight Templar », autrement dit le Chevalier Templier. On n’y voit souvent, trop rapidement, que la version anglo-américaine des grades templiers « continentaux ». Or, à bien y regarder, le Knight Templar présente des traits singuliers et n’a pas de véritables équivalents dans la tradition maçonnique d’Europe continentale. Quant à son caractère chrétien – autres cultures, autres mœurs ! – loin d’être ressenti comme une exclusion, il est en général vécu par les Maçons anglais ou américains comme un carrefour qui réunit des communautés dont les luttes fratricides ont profondément marqué l’histoire britannique.
En Grande-Bretagne comme aux Etats-Unis, le « Knight Templar » - tout le monde dit « K.T. »- est certainement le haut grade chevaleresque le plus pratiqué par les Maçons. Le plus ancien document le concernant date du 28 août 1769 où William Davis « a sollicité et a reçu tout ce que doit avoir un Maçon de l’Arc Royal […] il a donc été reçu et constitué en quatre étapes, celle d’Excellent, de Super Excellent, l’Arc Royal et le Chevalier Templier ». La scène se passe à Boston mais dans une loge qui tenait sa patente de la Grande Loge d’Écosse