Si la franc-maçonnerie aime réunir ce qui est épars, elle cultive parfois un certain goût pour les antagonismes. On oppose souvent une conception française de la pratique maçonnique à la vision anglaise. Mais qu’en est-il réellement des deux côtés de la Manche quant à la spiritualité en loge ? À y regarder de plus près, les différences ne sont pas forcément là où on les attend.
Les constitutions d’Anderson : une approche laïque
Des milliers de lignes ont été écrites sur les origines de la franc-maçonnerie ; beaucoup ne relevant que de la pure hypothèse. Mais en ce qui concerne les origines de la franc-maçonnerie spéculative organisée, on peut déjà avoir davantage de certitude. Les plus anciens documents de loges maçonniques spéculatives datent de la fin du XVIe siècle et nous viennent d’Écosse. Mais c’est la naissance de la franc-maçonnerie en Angleterre au XVIIIe siècle, concomitante, donc, de l’Ère des Lumières, qui va