La France de mai 1945 découvre l’horreur des camps, oubliant presque le rôle de Vichy dans le malheur des déportés. Dans le même temps, toute à sa joie de fêter la victoire, elle dénature le sens de la révolte qui se déroule en Algérie et ignore l’ampleur de la répression qui s’ensuit. Voyage dans la presse de l’époque.
En ce printemps 1945, la France qui à l’exception des régions de l’Est est libérée depuis la fin de l’été 1944 veut tourner le dos aux quatre années d’occupation. Elle veut en finir avec les privations et commence avec la bénédiction conjointe des communistes, des gaullistes et des chrétiens sociaux du Mouvement Républicain Populaire (MRP), à écrire le mythe d’un feu résistant qui jamais ne cessa de couver sous la cendre pétainiste quand elle est saisie d’effroi par les témoignages sur la libération des camps. Bien sûr, il y a eu Oradour et les