Alors que la plupart des premiers rites « égyptiens » n’ont pas survécu à la Révolution française, dans la première moitié du XIXe siècle, apparaissent en France les rites de Misraïm et de Memphis. Tous deux se réfèrent à l’Égypte : Misraïm signifie en hébreu « les Égyptiens », tandis que Memphis est une des capitales de l’Égypte pharaonique. Séparés et même concurrents pendant des décennies, ils s’associeront très diversement à la fin du XIXe siècle, pour donner naissance aux rites de Memphis-Misraïm, aujourd’hui plus vivants et plus répandus que jamais.
L’enfant terrible de la franc-maçonnerie
Historiquement, le rite de Misraïm, fondé vers 1813, par les frères Joseph, Marc et Michel Bédarride, trois demi-soldes de l’armée impériale, précède celui de Memphis, fondé en 1838, par Jacques-Étienne Marconis, dit de Nègre. Très vite, Misraïm a été surveillé en France, où les sympathies napoléoniennes des Bédarride étaient suspectes. Dès 1823, le rite est interdit, mais l’avènement de Louis-Philippe lui offre un climat plus favorable. Quand le dernier des Bédarride rejoint l’Orient éternel, en 185